leMot « Merde » mon cher AZOTH faut pas en avoir peur, le général Cambronne a-t-il prononcé son fameux mot? Il ne le confirma jamais. Mais Victor Hugo lui attribua la paternité de cette répartie dans Les Misérables. La légende était née. Elle est devenue l’Histoire. il as dit au général Colville, commandant des troupes anglaises a Sivous avez atterri sur cette page Web, vous avez certainement besoin d'aide avec le jeu CodyCross. Notre site Web est le meilleur qui vous offre CodyCross Il aurait prononcé son fameux mot à Waterloo réponses et quelques informations supplémentaires comme des solutions et des astuces. Utilisez simplement cette page et vous passerez Quantau mot divorce que vous avez prononcé une seconde fois, si vous vouliez par celui-ci confirmer le premier mot alors c’est une confirmation du premier mot mais si vous vouliez la répudier une seconde fois, alors c’est une seconde répudiation. Sachez que le doute à propos du divorce ne doit pas être pris en considération car la Quandà la répartition des postes, je suis trop peu connaisseur pour me prononcer, et même si l'Empereur a fait quelques erreurs cette année-là, je ne le sais pas . archeos. Il y a, en effet, encore beaucoup de choses à dire sur cette bataille. J'avais moi-même pensé y ajouter un paragraphe pour parler, par exemple, de la formation serrée du I Corps qui a LaMaison Nucingen Publication: 1838 Source : Livres & Ebooks Honoré de Balzac A MADAME ZULMA CARAUD. N’est-ce pas à vous, madame, dont la haute et probe intelligence est comme un trésor pour vos amis, à vous qui êtes à la fois pour moi tout un public et la plus indulgente des soeurs, que je dois dédier cette oeuvre ? daignez PutConquérir L'europe Grâce À Waterloo; Pour Lui, Waterloo Ne Fut Pas Morne Plaine; A Fait Waterloo Et S'est Porté Volontiers À Gallipoli; Une Manche Gagnée Après Waterloo, Mais Pas Haut La Main; Lettres De Waterloo; Chez Les Anglais À Waterloo; A Pris L'eau A Waterloo; Il Aurait Prononcé Son Fameux Mot À Waterloo; Comme La Plaine De Ilaurait prononcé son fameux Mot à Waterloo: cambronne: Quelque chose d'ancien que l'on collectionne: antiquite: Hostilité envers quelqu'un: animosite: Marque de conserves de thon: saupiquet: Moyen, secours: ressource: Genre de Lolita, aguicheuse: nymphette: Suppression administrative: radiation: Qui a plusieurs tonalités: polytonal 2W8Tvn. "Bonjour !" s'exclama un jour Molière. Et ça, on en est à peu près sûr. Tout comme on peut vous assurer que Michel Leeb et Montesquieu ont en commun le fait d'avoir dit "Merci" au moins une fois dans leur vie. Et c'est à peu près tout. En terme de citations historiques, il faut se méfier car l'Histoire a vite fait de transformer et de romancer la vérité. Heureusement, notre équipe de fins limiers et de voyageurs spatio-temporels a vérifié pour vous certaines citations, pour faire éclater la vérité. "La garde meurt mais ne se rend pas!" C'est ainsi qu'au soir de la bataille de Waterloo, le Général Cambronne aurait signifié à l'ennemi son refus de se rendre. Certains se sont empressés de synthétiser cette formule de la façon qu'on sait. Et comme l'anglais insistait, Cambronne aurait lancé le fameux "Merde !" aujourd'hui entré lui aussi dans la légende. Sauf que Cambronne a nié avoir prononcé ces paroles "puisque je ne suis pas mort et que je me suis rendu !" "Et pourtant elle tourne." Le philosophe Giordano Bruno sur son bûcher ou Galilée devant l'Inquisition ? Ni l'un ni l'autre. On imagine bien que si Galilée avait terminé son discours de rédemption par cette phrase, l'Inquisition se serait empressé de le cramer en bonne et due forme. Encore une belle invention d'un écrivain qui, visiblement, avait beaucoup bu. "La femme est un animal à cheveux longs et idées courtes" Attribuée à Schopenhauer, cette phrase est introuvable dans les œuvres du philosophe allemand. Tout comme "Il faut vraiment que j'aille chez le coiffeur." et "Si nous faisions tourner les serviettes ? Comme des petites girouettes ?". Un peu de sérieux s'il vous plaît. "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire." La première fois qu'on retrouve cette phrase, c'est dans une biographie de Voltaire écrite par la britannique Evelyn Beatrice Hall. Sauf qu'il s'agissait d'une faute de typo et que jamais la phrase n'aurait dû être mise entre guillemets. Rendons donc à Evelyn Beatrice Hall ce qui appartient à Evelyn Beatrice Hall. "Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens !" On attribue généralement ces paroles à Simon de Monfort, un vicomte en croisade contre les albigeois, mais il semblerait qu'elles émanent plutôt d'Arnaud Amaury, lui aussi mêlé à cette croisade du sud-ouest. Ces mots exacts auraient été "Massacrez-les, car le seigneur connaît les siens.", mais même cette version a été remise en cause. Une chose est sûre nous ne sommes sûrs de rien. "Paris vaut bien une messe." Henry III, avant d'y passer, désigne Henry de Navarre pour être son successeur. Or ce dernier n'est pas catholique et doit donc se convertir pour monter sur le trône. C'est à ce moment là qu'il aurait dit que Paris et par extension le trône et la France valait bien une messe celle de sa conversion. C'est bien joli, mais les historiens attribuent souvent cette phrase à son conseiller Sully, certains affirmant même qu'elle n'a jamais été prononcée. Décevant. "Si les abeilles venaient à disparaître, l'humanité n'aurait que quatre ans à vivre." On ne sait pas si cette phrase un peu flippante est vraisemblable, mais une chose est sûre elle n'est pas d'Albert Einstein. Non, elle a été inventée par un journaliste, tout simplement. "Ave Caesar, rosae rosam et spiritus rex !" Déjà qu'on ne sait pas vraiment si le roi Loth d'Orcanie a bien existé, alors de là à supposer qu'il maîtrisait, certes mal, le latin, c'est un peu exagéré Monsieur Astier. Vous en connaissez d'autres ? Sources un peu de wikipédia, beaucoup de culture générale ! Pendant qu’Anna occupait la salle de bain, je remettais un peu d’ordre dans mes affaires tout en essayant d’établir si un objet quelconque avait été subtilisé par celui qui avait visité mon domicile. La photo de Gaudin que j’avais cachée dans un volume avait disparu. Je m’habillai rapidement pour aller récupérer mon courrier accumulé depuis trois jours dans la boîte aux lettres. Peu de temps après, Anna me rejoignit dans la cuisine. Même la vision exquise de son corps vêtu seulement d’une adorable chemise de nuit de soie noire ne modifia pas mon attitude. J’étais prostré devant la table de la cuisine sur laquelle j’avais étalé le courrier. - Qu’est-ce que tu as? Je lui montrai l’enveloppe blanche, identique aux deux autres envoyées par mon mystérieux correspondant. Anna s’approcha, regarda attentivement l’enveloppe puis bizarrement se mit à rire. - Si une forte probabilité existe que l’auteur de cette lettre soit bien ton agresseur, il ne peut alors s’agir que de son testament. Devant mon regard interrogateur, elle poursuivit - Examine le cachet de la poste. Elle a été postée avant-hier. Avant l’élimination de ce dément. D’un geste brusque et rageur, je déchirai l’enveloppe et lut à voix haute Je vais recommencer. Il m’a forcé à pénétrer chez toi et à rechercher ce maudit manuscrit. Je t’avais pourtant dit de le détruire. Je subis sa loi depuis le jour terrible où j’ai découvert son journal maléfique. Je suis incapable de m’en détacher. Il me parle à travers ces horribles pages qui transpirent la haine. Mais il y a peut-être un moyen! Avant de céder à ses injonctions, je devine où et quand il m’obligera à frapper et aussi qui va supporter sa rage. Tu es la seule personne qui puisse m’aider. J’ai besoin de toi pour intervenir et entraver ses actes. Alors, avant de succomber à son emprise, je te révèlerai ce que je sais. C’est le seul moyen de contrecarrer ses projets. Mais si j’ai besoin de ton aide, j’ai aussi besoin de ton silence. S’il apprend que tu en parles autour de toi et surtout à la police, il se déchaînera. Ta famille, les êtres que tu aimes seront en danger. Tu ne pourras pas éternellement tous les protéger. Quand je saurai, je te préviendrai.» Au commissariat, Bergerac nous amena tout de suite dans la salle de réunion. Valentin, Léa Vernet et Kerbel étaient déjà présents. Anna me présenta le quatrième personnage. - Voici Monsieur Frédéric Dureuil, la personne dont je t’ai parlé. En lui serrant la main, je fixai dans les yeux cet homme grand, au regard clair, qui me regardait en souriant amicalement derrière une immense paire de lunettes. En observant sa physionomie énergique et ouverte, j’avais du mal à imaginer que cet homme possédait, au dire d’Anna, des facultés paranormales exceptionnelles. Immédiatement, je fis part du troisième courrier trouvé ce matin dans ma boîte aux lettres et de son envoi avant la disparition du criminel. Valentin poussa un soupir de soulagement. - L’affaire est donc bouclée avec la mort de votre agresseur, Monsieur Castel. L’identité du meurtrier est connue. Mais je préfère céder la parole à l’inspecteur Bergerac qui a suivi cette histoire depuis son commencement. - Il s’agit d’un dénommé Jacques Roulard. Nous avons facilement établi le rapport avec Gaudin; c’était l’un de ses complices. Une querelle a vraisemblablement opposé les deux hommes pour la prééminence au sein de la bande. Ce qui expliquerait la mort de Gaudin. Selon moi, l’assassin s’était identifié à un criminel ayant vécu il y a deux siècles. Grâce au troisième courrier, on sait maintenant qu’il aurait découvert le journal du tueur. Il s’était glissé complètement dans la peau du personnage. Hier, il vous a suivi et observant votre détour par la ferme isolée des Duvernes, il a préparé son guet-apens. A la fois pour nous narguer, par bravade, il a appelé pour nous annoncer sa volonté de s’en prendre à vous Guillaume. C'était sans compter sur notre réactivité Nous avons stoppé son itinéraire diabolique avant qu’il puisse reproduire d’autres méfaits. Dans votre appartement, la police scientifique n’a découvert aucun indice mais, visiblement, le cambrioleur a pris le temps de brûler le manuscrit dans la poubelle métallique. Nous avons retrouvé des traces infimes du document; c’est ce qui explique l’étrange odeur qui flottait lorsque nous sommes entrés chez vous. Anna intervint à ce moment-là. - Le troisième courrier nous indique le lien matériel qui unit l’assassin à son aïeul. Il évoque un ouvrage maléfique dont il est incapable de se détacher. C’est bien ce fameux journal qui a sans doute facilité la communication entre ces deux hommes… Léa Vernet interrompit brusquement Anna. - Nous devons d’abord nous féliciter de la disparition de ce criminel. Comme raison officielle, j’invoquerais plutôt les actes d’un déséquilibré. D’accord, il détenait probablement le témoignage de crimes commis par un lointain ascendant sur lequel il s’est appuyé comme modèle. Mais pour ma part, j’écarterais l’idée farfelue d’un contrôle hypothétique de son esprit par un individu ayant vécu deux siècles avant lui. calmement son raisonnement. - Le tueur s’apprêtait à copier les crimes de son ancêtre. Mais avant de sombrer dans la folie de ses pulsions meurtrières, il était persuadé d’obtenir des informations prémonitoires sur la victime ainsi que sur le lieu et le moment où celle-ci subirait son attaque. Dans le but de lui interdire la répétition d’actes aussi monstrueux, il aurait alors sollicité l'aide de Guillaume en lui fournissant toutes les indications nécessaires… - C’est ça, dit Léa. Après le dédoublement de personnalité, la clairvoyance! Jusqu’ici Frédéric Dureuil n’avait pas prononcé un mot. Il avait écouté attentivement les arguments d’Anna puis ceux de la psychologue. Il fit signe qu’il souhaitait prendre la parole. - Anna m’a expliqué brièvement l’affaire. Plutôt qu’une longue explication, je préfère citer un exemple. Au début du XX° siècle, un peintre français dut sa vocation à une circonstance étrange. Au départ il se destinait au rude métier de mineur. Un jour, au fond d’une galerie, il entendit distinctement une voix lui annonçant qu’il serait peintre. Le phénomène se reproduisit plusieurs fois tant et si bien qu’il acheta le matériel adéquat et qu’il commença à peindre. Pendant quarante ans, il peignit des tableaux inspirés par la civilisation de l'Égypte ancienne, peintures qui reçurent des critiques élogieuses. Il affirmait puiser son inspiration en se laissant simplement guider par un esprit créateur. Lors d’un voyage au pays des pharaons, il fut bouleversé en admirant une fresque réalisée par le peintre Ména, contemporain de Ramsès II, qui avait une ressemblance saisissante avec sa dernière œuvre. Il croyait fermement avoir vécu en Égypte dans une vie antérieure. Ainsi, certains estiment que le sentiment d’un dédoublement de personnalité s’explique par la croyance dans des vies antérieures». - Il s’agit là d’une notion de réincarnation dénuée de tout fondement scientifique, répliqua Léa Vernet. La préexistence et la migration de l’âme engendrant un véritable système de vies successives est une théorie nébuleuse à laquelle tout esprit rationnel ne peut adhérer. - Je ne nie pas son étrangeté. Beaucoup considèrent que tout en appartenant à une structure unique, notre vie serait fragmentée en plusieurs tronçons. Tel une feuilleton qui développe la même histoire sur plusieurs épisodes, nous serions amenés à reproduire une existence analogue dans le monde réel mais dans un contexte différent, à des époques éloignées l’une de l’autre. Il n’y a qu’un pas à franchir pour parler d’une transmission possible du psychisme d’un individu à un autre. - Encore une fois, c’est admettre la pérennité d’un esprit qui se répercute à travers plusieurs générations et en l’état actuel de la science, rien n’est prouvé et à mon avis ne le sera jamais en raison de son improbabilité. - J’amène de l’eau à votre moulin, dit Dureuil. Pour ma part, je ne m’inscris pas dans cette croyance. Plus vraisemblablement, je pense que des éléments provenant d’une personnalité antérieure subsisteraient et entreraient dans la composition d’un nouvel individu. Il s’agirait de résidus psychiques, d’une accumulation d’impressions, d’images, de fragments de rêves, émanant d’une personne ayant déjà vécu, susceptibles de se combiner à la conscience d’un être nouveau pour forger sa mémoire et son imagination. - Ce que vous appelez résidus psychiques, reprit Léa, s’apparente selon moi au patrimoine génétique de chaque individu. Les gènes fabriquent nos personnalités, y compris les caractéristiques de la violence, puis l’environnement prend le relais et devient prépondérant dans la construction de notre ego. - Personnellement, je penche pour un apport extérieur, insista Dureuil. Ces lambeaux de conscience s’agrégeraient d’autant plus facilement que l’être qui les reçoit possède des caractéristiques mentales similaires à celles de leur précédent détenteur. Bien entendu la transmission est simplifiée si le donneur et le receveur ont des liens forts de parenté ce qui semble être ici le cas. Hélas, si la nature de ces fragments chez le donneur recèle une dose d’agressivité, celle-ci se retrouvera évidemment chez le receveur. La psychologue de la police n’appréciait pas la contradiction. - Fragments ou gènes, peu importe! En tous cas, la génétique n’explique pas tout! Il faut plutôt parler de prédisposition. L'environnement et l'histoire propre à chaque individu jouent un rôle au moins aussi important que l’atavisme. Incontestablement, la part donnée au milieu de vie reste fondamental. Mais qu'il soit social ou génétique, le déterminisme comportemental laisse peu de place à une hypothétique histoire de l’âme. Au fur et à mesure de son discours, la voix de Léa Vernet était montée d’un cran. Elle termina son petit exposé sur un ton péremptoire qui laissait peu de place à la contradiction. J’observai Dureuil qui manifestait un calme olympien mais un sourire forcé trahissait son impatience. Après quelques secondes de silence, il déclara d’une voix claire - Votre sentiment vis à vis de l’inspecteur Bergerac s’affermit de jour en jour. Vous le cachez bien. Mais pourquoi ne pas lui dire? Tous les regards se tournèrent alors vers la jeune femme dont la subite rougeur annonçait visiblement ce qu’elle n’avait pas encore osé avouer. Décontenancée, les seuls mots qu’elle put articuler ne firent qu’alourdir l’atmosphère. - De quoi vous mêlez-vous? - Vous avez raison. Mais je trouve dommage de cacher à l’élu de votre cœur le magnifique string de dentelle rouge que vous portez en secret, juste pour lui. Toute l’assistance était abasourdie. Anna qui n’en manquait pas une, acheva la psychologue. - Vous pouvez pas m’indiquer votre fournisseur? Trop émue pour répondre, la psychologue se leva dignement et sans un regard autour d’elle, sortit de la salle. Yeux exorbités et bouche bée, Bergerac était au comble de la stupeur. - Allons, inspecteur, poursuivit Anna implacable, ne soyez pas gêné, dites-lui plutôt si la couleur rouge est celle que vous préférez. Je donnai un coup de coude à Anna pour la faire taire. Valentin avait pris la chose avec humour. - Monsieur Dureuil, je vous remercie pour votre analyse. Cependant, ne voyez pas un aveuglement de ma part si je souscris aux conclusions de Madame Vernet. La thèse officielle sera celle d’un déséquilibré qui voulait copier des actes criminels semblables à ceux perpétrés autrefois par un meurtrier, allant jusqu’à s’identifier à ce personnage disparu il y a bien longtemps. Je ne retiendrai pas les notions de possession et de relation étroite nouée entre eux en dehors du temps. Après tout, nous nous réjouissons tous de la fin de cette affaire. Ne rajoutons pas une dose supplémentaire de mystère et de paranormal qui aurait comme conséquence de rameuter un trop plein de curieux susceptibles de nuire à votre propre tranquillité. Après quelques signatures en bas de plusieurs procès-verbaux, nous sortîmes tous du commissariat. - Anna, ne m’en veux pas. Je rentre chez moi à pied, seul, en savourant d’avance ma promenade. Je respire enfin à l’idée qu’aucun danger ne plane plus sur moi. Je passerai au lycée dès cette après-midi pour dire à Savigny que je reprends les cours. Nous étions le 29 janvier, une froide et grise journée d’hiver. Pourtant, j’appréciais pleinement ma petite flânerie à travers les rues pittoresques du vieux Troyes en me répétant sans cesse que le calme était enfin revenu dans mon existence. A midi, j’arrivai finalement devant mon appartement. Je poussai la porte et machinalement, j’ouvris ma boîte aux lettres. Tout bascula. Mon cœur fit un bond dans la poitrine. Je faillis hurler de rage en apercevant la petite enveloppe blanche, bien connue, posée au-dessus des nombreuses publicités habituelles. L’enveloppe ne portait pas de timbre. En partant ce matin avec Anna, je n’avais pas fermé à clé la porte donnant sur la rue. Avec la mort du criminel, toute prudence excessive était apparue superflue. Il est passé en plein jour, quel culot!» me dis-je. Une inspiration m’incita à traverser la rue pour questionner la boulangère. - Alors, Monsieur Castel, tout va bien aujourd’hui? Les traits fins, le corps aussi rond et appétissant que son pain de campagne, la boulangère me fixait avec ses grands yeux bleus. Ces derniers temps, elle n’avait pas manqué de constater les désordres dans ma vie ordinairement si bien réglée. J’ignorai ses minauderies coutumières. - Une lettre non timbrée a été déposée dans ma boîte. Vous avez aperçu quelqu’un qui aurait franchi ma porte, par hasard? - Non. Hormis un distributeur de prospectus; mais je n’y ai pas prêté attention, il y en a tellement! J’ai simplement remarqué un homme grand qui portait un imperméable, avec de longs cheveux blonds et un foulard qui lui mangeait la moitié du visage. Pour quelqu’un qui n’avait pas vu grand-chose, c’était déjà pas mal! Le déguisement de l’homme montrait en tout cas qu’il souhaitait conserver son anonymat. Une boule au creux de l’estomac m’avertit que rien n’était fini. Je remontai chez moi à toute allure et j’ouvris l’enveloppe sans précaution particulière car je savais bien maintenant qu’aucune trace ne serait décelée sur le papier. Bravo pour la mort de Roulard. Il devenait encombrant. Alors Chambelland lui a donné l’ordre de s’en prendre à toi, prétextant l’élimination d’un témoin gênant. Il m’a poussé à alerter la police avec l’espoir que l’autre serait éliminé. De toute façon, Roulard avait tant de sang sur les mains qu’il ne se serait pas laissé prendre vivant. Son plan a bien fonctionné. Maintenant tout le monde est convaincu qu’il est mort, y compris la police. Tout le monde sauf toi… Il me charge de te prévenir Il est déterminé à te faire payer le prix fort si tu le trahis et si tu ne gardes pas le silence. Il en va de la sécurité des personnes qui te sont chères. A moins de mettre un flic derrière chacune d’elles… Il m’oblige à frapper ce soir, à Brienne, où autrefois il a lui-même opéré. C’est une bien belle jeune fille. Elle va mourir. Je connais son prénom, Christelle. Pour son nom, je n’en suis pas sûr, je ne sais pas si ça signifie quelque chose mais j’ai vu l’image d’un oiseau. Active-toi, va à Brienne, sauve cette fille. Je t’en conjure, tu es ma dernière chance.» Chapitre 10 Non. C’est impossible.» Et pourtant la lettre est là, dans ma main, bien réelle. Que faire? Ma première réaction fut d’attraper le téléphone et d’appeler Anna et Bergerac. Mais je sentis cette fois que l’avertissement de mon mystérieux indicateur sur les risques encourus par mon entourage ne serait pas vain. Pour l’instant, mieux valait me taire. Je m’efforçai de réfléchir calmement. Tout ramenait à l’Empire encore une fois Brienne, évidemment Brienne-le-Chateau, haut lieu de l’épopée napoléonienne. Les informations apportées dans le courrier laissent penser qu’il va frapper là-bas, comme l’a fait son ancêtre il y a longtemps. Il s’agit probablement du même type de victime une belle jeune fille, prénommée aujourd’hui Christelle. Mais y aurait-il réellement un lien entre le nom de famille de cette femme et l’oiseau évoqué dans le courrier? Je saisis l’annuaire téléphonique. A Brienne, je vérifie à Oiseau puis Loiseau, rien! Avec l’aide du dictionnaire, je passai en revue les espèces d’oiseaux parmi les plus communes. Enfin! Un Martinet figurait dans La bataille de Waterloo, le 18 juin 1815 ,a opposé les armées de Napoléon aux troupes anglo-prussiennes de Wellington et Blücher, non loin de Bruxelles. Après s’être échappé de l’île d’Elbe où il était retenu prisonnier, Napoléon regagne Paris le 20 mars 1815 et reprend le pouvoir Cent-Jours ». Immédiatement, une coalition formée par la Russie, l’Autriche, la Prusse et l’Angleterre envoie des troupes à la frontière belge afin de préparer l’invasion de la France. Ayant rassemblé une armée de 125 000 hommes, l'empereur se porte à la rencontre de l'ennemi. L'affrontement principal, qui a lieu à Waterloo, se termine par une défaite française et la chute définitive du Premier empire. Pourquoi la bataille de Waterloo ? Après avoir habilement évité les régions les plus royalistes, l'évadé de l'île d'Elbe fait une entrée triomphale à Paris le 20 mars 1815 tandis que Louis XVII et sa cour gagnent les Flandres. Napoléon Ier sort de sa voiture, il est porté par la foule vers l'escalier du Palais des Tuileries, les dignitaires de l'Empire sont là pour l'accueillir, dans Paris les drapeaux tricolores ressortent aux fenêtres ! Toutefois, cet enthousiasme de l'instant ne doit pas cacher les difficultés réelles que rencontre l'Empereur lors de son retour au pouvoir. Tous les anciens cadres de l'Empire n'ont pas accouru, la majorité des Français reste particulièrement attentiste face à cette restauration impériale dont on ne sait si elle sera durable ou s'il ne s'agit que d'une aventure vouée à l'échec. Napoléon doit chercher à fidéliser ces ministres les plus dangereux Fouché recouvre son portefeuille de la Police. Politiquement, il lui faut donner des gages, ne pas oublier que c'est le Sénat qui l'a déchu en 1814. Napoléon joue la carte de la libéralisation, acceptant de lâcher du leste la liberté de Presse est rétablie et le 6 avril son vieil opposant Benjamin Constant est chargé de rédiger une nouvelle constitution ! En une semaine, celui qui l'insultait encore il y a peu dans le Journal des Débats, a préparé le texte qui devait encadrer le nouveau régime un régime représentatif, avec une large base électorale, des ministres responsables devant les chambres... Cet Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire établit véritablement un régime libéral et dès la fin mai la Chambre des Représentants est réunie ! Il est accepté massivement par plébiscite par OUI contre NON. L'objectif de Napoléon est simple, éviter une opposition intérieure la Vendée se soulève déjà en brusquant les Royalistes et les Républicains alors qu'il faut concentrer tous les efforts sur la menace extérieure. On trouve à la Chambre des Représentants d'anciens Conventionnels comme Barère et d'autres grandes figures de la Révolution comme la Fayette. À leur tête Lanjuinais, un opposant à Napoléon qui avait été dans les premiers à proposer sa déchéance en 1814... La question reste posée quant à savoir si Napoléon a véritablement accepté cette perte de pouvoir. Il s'agit plus probablement pour lui d'une concession temporaire sur laquelle il espère pouvoir revenir une fois la menace extérieure écartée et que plus personne ne pourra contester l'Empereur victorieux à la tête de son armée. En ce sens, Napoléon a besoin d'une victoire militaire rapide non seulement pour éliminer la menace étrangère, mais aussi pour neutraliser ses ennemis politiques à l'intérieur. Dans un même temps, Napoléon doit donc reconstituer une armée digne de ce nom et renouer avec elle et le peuple. Davout prend en charge le Ministère de la Guerre, les militaires mis en congé sous la Restauration sont rappelés, on lève les conscrits de 1815, on fait appel aux Gardes Nationales, la Garde Impériale est reconstituée, la cavalerie est remontée au détriment des Gendarmes qui se retrouvent à pied... huit corps d'armée sont constitués et déployés majoritairement face aux frontières du Nord et de l'Est. Face aux coalisés, Napoléon espère réunir hommes d'ici la fin de l'année. L'empereur reconstitue également la tête de l'armée, tri les Maréchaux qui ne lui sont pas tous restés fidèles. Au final seuls Suchet, Ney, Davout, Soult seront de la partie, rejoins par un nouveau promu Grouchy. Une guerre inévitable Cette démonstration de force s'accompagne de tractation diplomatique, Napoléon espère un temps détacher de la coalition son beau-père l'Empereur d'Autriche. Vaine espérance, Metternich déclare que son pays ne traitera jamais avec Bonaparte ». Nouveau coup du sort, Napoléon perd un allié de poids en Italie Murat qui cherche à se racheter de son comportement en 1814 se lance seul à la conquête de la péninsule et est battu par les armées autrichiennes de Neipperg le nouvel amant de Marie-Louise.... L'action irréfléchie de Murat a une deuxième conséquence grave elle fait voler en éclat le discours pacifiste que tente de faire entendre Napoléon aux puissances coalisées. Dès lors, l'affrontement armé semble inévitable. On rejoue 1804, le 1er juin au Champ de Mai Napoléon participe à une grande cérémonie solennelle on distribue les Aigles, on prête serment, l'Empereur est là, mais ce n'est pas le petit caporal au bicorne, c'est le monarque dans son costume de satin blanc... L'élan attendu n'est pas là, la cérémonie semble la parodie d'un temps révolu. Napoléon a donc besoin d'une grande victoire, pour évincer une menace extérieure qui ne veut pas parlementer, et pour revenir en force à Paris et s'imposer à ses opposants politiques. Plusieurs scénarii de campagne sont envisagés une attaque en avril, mais tout n'est pas prêt, une guerre défensive autour de Paris et Lyon, ou une offensive en juin. C'est cette dernière option qui est adoptée. Les Anglo-hollandais sont autour de Bruxelles, les Prussiens autour de Namur, Russes et Autrichiens sont encore trop éloignés pour intervenir dans l'immédiat. Attaquer en juin doit permettre de surprendre Wellington et les prussiens de Blücher avant qu'ils passent eux-mêmes à l'offensive. Une victoire décisive contre ces deux armées ne débarrasserait pas Napoléon des coalisés il reste les Autrichiens et les Russes, mais il espère qu'elle fera un électrochoc à ces derniers pour les ramener rapidement sur la table des négociations. En cas d'échec il est toujours possible d'adopter la stratégie défensive sur Paris et Lyon. Pour pallier à cette éventualité, des troupes fraiches hommes sont laissées en Alsace pour faire face ensuite aux Autrichiens. Cette grande prudence de Napoléon fut parfois considérée comme une erreur, car toutes les forces vives de l'Empire ne furent pas utilisées dans la campagne de Belgique où doit se passer l'action principale commandée par l'Empereur lui-même. Le 14 juin la concentration des forces pour marcher sur la Belgique est terminée, Napoléon a regroupé hommes et 370 canons pour faire face aux hommes et 186 canons de Wellington et aux hommes et 312 canons des Prussiens qu'il compte battre séparément pour pallier à sa grande infériorité numérique. Le 15 juin 1815 l'armée française bouscule les détachements ennemis aux environs de Charleroi et passe la Sambre en trois colonnes. L'idée de Napoléon est alors de battre d'abord les Prussiens qui risqueraient de tomber sur son flanc s'il marchait sus aux Britanniques qui réagissant rapidement décident de porter secours aux Prussiens. Napoléon envoie le maréchal Ney à Quatre-Bras pour contenir les Britanniques tandis que Grouchy repousse l'avant-garde prussienne à Fleurus. Les batailles de Ligny et de Quatre-Bras Dans la nuit du 15 au 16 juin, le duc de Wellington comprend que l'attaque française porte principalement sur l'armée prussienne. Il met alors en place une stratégie pour surprendre l'armée française les Prussiens devront jouer le rôle de l'enclume et contenir les armées impériales dans la région de Ligny. Pendant ce temps l'armée britannique devra jouer le rôle du marteau et tomber sur les flancs des Français en passant par le carrefour de Quatre-Bras. Napoléon marche avec Grouchy contre les Prussiens qu'ils rencontrent à Ligny. Le temps est chaud et lourd, Napoléon lance un attaque sur le centre prussien et compte sur une action de Ney qui après avoir pris les Quatre Bras tomberait sur le flanc prussien. Mais les Britanniques résistent et Ney ne prend pas les Quatre Bras ses canonnades et charges de cavalerie tardives 14h non soutenues par l'infanterie restent inefficaces. Reste le corps d'Erlon qui aurait pu jouer un rôle majeur dans cette journée, mais pris entre les ordres et contrordre de Napoléon et de Ney, le corps d'Erlon fait des va-et-vient entre les deux champs de bataille et ne participe finalement à aucun !... En fin de journée, les Prussiens sont battus, mais non détruits, Blücher culbuté par la Garde impériale et les cuirassiers de Milhaud Blücher tombe à terre, les cavaliers français passent à côté de lui sans s'en apercevoir, il reste étendu 10 minutes derrière les lignes françaises avant de parvenir à rejoindre son armée sur le cheval d'un dragon ! L'armée prussienne qui a perdu entre selon Houssaye et tués et blessés à côté français se repli alors sur Wawre tandis que Wellington se replie sur la position défensive du Mont-Saint-Jean, le dernier terrain dégagé permettant de livrer bataille en avant de Bruxelles avant la forêt de Soignes. Plus tard, Napoléon dira que ce choix de Wellington n'était guère judicieux, car en cas de défaite il n'aurait pu opérer une retraite organisée à travers ce massif forestier. Le 17, Napoléon reprend sa marche, cette fois en direction du Mont-Saint-Jean, confiant le soin à Grouchy et ses hommes de pourchasser les Prussiens. Napoléon prévoit plusieurs scénarii possibles, mais les consignes restent floues quant au comportement à adopter. De plus, Grouchy n'a que peu de moyens pour savoir l'option que choisira effectivement Blücher celle de rejoindre Wellington au lieu de se replier vers ses lignes de communication vers l'Est... L'arrière-garde anglaise est littéralement talonnée par les Français, canonnée par l'artillerie, sabrée par la cavalerie. La météo même se dégrade, de violents orages éclatent sur la région, détrempant les chemins creux et les champs ils seront d'une aide précieuse pour les défenseurs, retardant l'assaut de Napoléon le 18 juin et réduisant l'efficacité de l'artillerie française dont les boulets s'enfonceront dans la boue au lieu de ricocher au milieu des rangs ennemis. La bataille de Waterloo Le jour de la bataille, les Anglo-hollando-belges disposent de hommes moins les détachés soit environ hommes et 184 canons. Les Prussiens disposent de hommes. Quant aux Français, ils ne disposent que de hommes et 266 canons. À l'aube du 18 juin 1815, l'armée britannique est prête à livrer bataille. Le prudent Wellington a mis en place une formation défensive. Il a étiré ses troupes sur les 3 km du Mont-Saint-Jean, juste derrière la ligne de crête, de manière à ce qu'elles restent protégées de la puissante artillerie française. Sur la crête se trouve l'artillerie britannique, prête à déchainer le feu de l'enfer sur toute colonne d'infanterie qui tenterait de gravir le plateau. Enfin, pour briser l'élan de ces colonnes d'assaut, Wellington a positionné des troupes autour de trois fermes-château disposés sur la pente sur l'aile droite britannique à l'Ouest la ferme d'Hougoumont, au centre la ferme de la Haie-Sainte et sur l'aile gauche à l'Est la ferme de Papelotte. À environ 800m de là, au Sud, les troupes françaises se réveillent. Comme la plupart de leurs homologues de la coalition les soldats français ont dormi » à la belle étoile et sont trempés. À 8h, Napoléon déjeune au Caillou avec son État-major, Reille qui a combattu en Espagne connait la stratégie de Wellington qui consiste à tout miser sur la puissance de feu grâce à des lignes d'infanterie très étirées il déconseille vivement une attaque frontale. Le plan de Napoléon cependant prévoit bien une attaque frontale il s'agit d'attendre que le sol détrempé par les orages sèche un peu pour lancer une attaque sur le centre après une puissante préparation d'artillerie. Rapidement le temps redevient, comme à Ligny, chaud et lourd. À 11h30 seulement la canonnade commence, peu efficace en vérité puisque les canons français sont loin de leur objectif et que la majorité des troupes britanniques est protégée par la crête. L'ordre est alors donné de s'emparer de la ferme d'Hougoumont, pour détourner l'attention de l'armée britannique avant d'attaquer le centre la division du prince Jérôme, le frère de Napoléon, monte à l'assaut. Le combat est acharné, la position est défendue par un Highlander, le lieutenant-colonel James Macdonnell commandant 200 Coldstream Guard et Allemands de Nassau ! La ferme est entourée d'un mur d'enceinte de 2m de haut que les défenseurs ont percés de meurtrière c'est une vraie forteresse ! Les Allemands sont chassés des vergers qui entourent la ferme, le lieutenant Legros du 1er Léger parvient même à enfoncer à la hache la porte Sud et à pénétrer dans l'enceinte avec une poignée de camarade hélas pour eux les défenseurs parviennent à rebloquer l'issue et massacrent les quelques Français déjà entrés... Wellington envoie des renforts pour défendre la ferme et l'aile gauche française s'épuise inutilement à tenter de prendre cet objectif secondaire. Français périrent dans ces assauts tandis que les défenseurs ne perdirent que » un millier d'hommes. Devant le mur d'enceinte de la ferme se format un tas de cadavres que les Britanniques surnommèrent le killing ground ». Napoléon entre ensuite dans la seconde phase de la bataille enfoncer le centre ennemi. Les premières unités prussiennes sont déjà en vue et Napoléon fait envoyer à Grouchy l'ordre de revenir. À 13h30 l'assaut sur le centre commence par un violent duel d'artillerie avant que l'infanterie française ne monte à l'assaut, obligeant les Hollando-belges présents sur la pente à se retirer sur le plateau et aux défenseurs de la Haie-Sainte à se barricader dans la ferme. Le général d'Erlon, qui connait la stratégie de Wellington basée sur la puissance de feu évite de faire monter ses troupes en colonnes compactes et les dispose en longues lignes. Le général Durutte parvient même au niveau de la ferme de Papelotte, menaçant l'aile gauche de Wellington. L'assaut français est toutefois stoppé sur la crête par les troupes britanniques vétérans de la guerre d'Espagne et hanovriennes qui mitraillent les grognards essoufflés par l'ascension du plateau. Le général Picton tente même une contre-attaque, mais s'effondre, emporté par une balle en pleine tête. Pour sécuriser cette aile gauche, Wellington lance dans la mêlée sa cavalerie les 1er et 2e Life-Guard accompagnés des Dragons de Ponsomby qui fondent sur la division Marcognet et la repousse. Néanmoins, la cavalerie britannique ne brille pas par sa discipline, pris dans leur élan les Scots-Greys poursuivent leur charge malgré l'ordre de repli, parvenant à sabrer l'artillerie française avant d'être pris en tenaille par les lanciers de Martigues et les Cuirassiers de Travers le général Ponsomby est blessé d'un coup de lance il survivra sur le champ de bataille et recevra même l'aide d'un soldat français et la cavalerie britannique subie de lourdes pertes. L'assaut français sur le centre ayant échoué, la bataille entre dans une troisième phase vers 15h30 l'artillerie française bombarde la Haie-Sainte pour préparer un assaut. Cherchant à se protéger quelques bataillons ennemis se retirent, ce que Ney interprète faussement comme un vaste mouvement de retraite. Il décide alors de culbuter l'adversaire par de massifs assauts de cavalerie dès 16h les Cuirassiers de Milhaud talonnés par les Chasseurs à Cheval de la Garde chargent le centre ennemi. Voyant arriver cette masse scintillante de cuirasses, le centre et l'aile droite de Wellington forment une trentaine de carrés sur quatre rangs offrant des murs de baïonnettes aux centaures de l'Empire. Placée devant les carrés, l'artillerie britannique accueille la cavalerie française par de dévastateurs tirs de mitraille, puis venaient les salves des fantassins encouragés à tenir par leurs officiers s'époumonant au centre des carrés. Les batteries ennemies sont dépassées, mais les pièces ne sont pas enclouées... Les carrés résistent malgré les assauts acharnés que mena Ney pendant deux heures. Au final, ces charges héroïques sont un échec meurtrier, on reprocha parfois ensuite à Napoléon de ne pas avoir lancé l'infanterie en soutien de la cavalerie de Ney. Poursuivant les Français en retraite, ce qu'il reste de la cavalerie britannique commandée par Uxbridge chasse les Français. L'infanterie française n'est pourtant pas inactive, loin de là ! Au Sud-Est l'infanterie française doit faire face aux Prussiens de Bülow qui débouchent sur les arrières de l'armée impériale ! Cette mauvaise nouvelle est gardée secrète sur la ligne de front, on annonce au contraire l'arrivée imminente de Grouchy. Napoléon doit envoyer le corps de Lobau pour contenir les Prussiens, à 18h les combats font rage dans le village de Plancenoit et Napoléon doit faire intervenir la Jeune Garde soutenue par deux bataillons de la Vieille Garde Plancenoit est repris par les Français ! Napoléon ordonne alors à Ney de s'emparer à tout prix de la Haie-Sainte Quiot et ses hommes attaquent la ferme Sainte et parviennent à s'en emparer quand les défenseurs n'ont plus de munitions. La capture de la ferme permet d'approcher l'artillerie française et d'effectuer des tirs meurtriers sur le centre britannique. Dans un même temps, Durutte malmène l'aile gauche britannique. Wellington est en très mauvaise posture, sa ligne de défense menace de céder, sa cavalerie est décimée, les munitions commencent à manquer et les Hussards de Cumberland ont même quitté le champ de bataille ! Dans cette situation critique le général britannique aurait alors déclaré Il me faut la nuit ou les Prussiens ! ». Si la nuit est encore loin, la menace prussienne est bien réelle pour Napoléon la situation sur placedevient critique et immobilise de nombreuses troupes, empêchant l'Empereur d'envoyer les renforts que demande sans cesse Ney. Napoléon fait disposer ses troupes en carré le long de la route de Bruxelles et envoie la Garde dégager Plancenoit. L'impossible victoire Napoléon avait alors deux options se retirer en utilisant sa Garde pour couvrir la retraite, ou jouer tous ses pions dans un dernier assaut. Vu la nécessité absolue d'une victoire, politiquement et stratégiquement, Napoléon ne peut en réalité que tenter la seconde option. À 19h commence l'assaut final, neuf bataillons de la Garde doivent monter le plateau et en chasser l'ennemi. Dans un même temps, Wellington se dépêche de renforcer son centre avec toutes les réserves disponibles. Ney fait passer ces colonnes d'attaque par le même chemin que la cavalerie, très exposé à l'artillerie, alors que la route de Bruxelles aurait certainement été moins dangereuse. Bien entrainée, la Garde progresse en ordre jusqu'à la crête. Face à la 5e Brigade les Grognards essuient une salve meurtrière, ils s'arrêtent, ripostent, et font reculer les défenseurs. La ligne anglaise est alors à deux doigts d'être percée, mais la seconde ligne composée de Néerlandais rétablit la situation. La Garde est fauchée sur son flanc par la mitraille de l'artillerie britannique et le feu de salve qui reprend pour la première fois de son histoire la Garde Impériale recule. Face au British Guard, le reste de la Garde ne parvient pas non plus à remplir sa mission, elle est fauchée par des salves lâchées à environ 25m. Sur la gauche des assaillants français le colonel John Colborne a déployé ses hommes sur une longue ligne au champ de tir bien dégagé qui décime la Garde Impériale. La panique envahit les rangs français aux cris de La Garde recule ! », tous convergent vers le pied du plateau et Wellington ordonne à ses troupes de marcher en avant pour profiter de cette déroute. Ney, qui a déjà eu cinq chevaux tués sous lui durant la bataille, harangue les fantassins du 95e Venez voir mourir un Maréchal de France ! ». Napoléon est à une centaine de mètres de la Haie-Sainte avec trois bataillons de la Vieille Garde, désespéré il aurait cherché à mourir sur le champ de bataille ainsi que le rapportent plusieurs mémorialistes comme le célèbre Jean-Roch Coignet. Résigné, Napoléon ordonne de se replier en direction de la Belle Alliance. Au milieu du 2e bataillon du 2e chasseur, Cambronne tient tête aux Anglais et jette son fameux mot ! Plancenoit tient encore, mais deux bataillons ne peuvent tenir tête indéfiniment à deux corps d'armée... Napoléon ordonne la retraite. Seule la Vieille Garde retraite en bon ordre, au pas, formée en deux 21h les Prussiens sont maitres de Plancenoit, Blücher et Wellington font leur jonction à Belle Alliance. D'ailleurs Blücher aurait voulu que ce nom devienne celui de la bataille, mais Wellington imposera le village de Waterloo, lieu où se trouve son quartier général. Pour Napoléon, Waterloo est un échec irrattrapable. On a parfois invoqué son état de santé dégradé, ses hémorroïdes qui l'empêchèrent de chevaucher à sa guise pour reconnaitre le terrain et se montrer aux hommes. Mais bien entendu, au regard du déroulement de la bataille, ces éléments ne peuvent suffire à expliquer la défaite. La retraite tourne à la débâcle, la berline de l'Empereur est capturée, avec son manteau d'apparat, son trésor, un de ses chapeaux... Côté prussien les consignes sont claires pas de prisonniers ! L'armée française a perdu 7 généraux et tués et blessés. Côté adverse les pertes sont à peu près équivalentes tués et blessés dont Prussiens. Ce qui reste de l'armée française se dirige vers Charleroi puis marche en direction de Paris en passant par Laon. Que faisait Grouchy ? Grouchy fut souvent le bouc émissaire désigné pour justifier la défaite. On lui reprocha son manque d'expérience, son manque de réactivité, son manque d'initiative... On lui reprocha d'avoir obéi aux ordres alors que Gérard lui demandait de marcher au canon... Pendant que Napoléon combattait au Mont-Saint-Jean, Grouchy cherchait à rattraper l'armée de Blücher. Il affronte les Prussiens à Wavre et pense ainsi remplir pleinement sa mission en les retenant loin des Britanniques. En réalité, Grouchy n'avait pas face à lui les quatre corps prussiens, mais seulement un, celui de Thielmann laissé en arrière, retranché derrière la Dyle gonflée par les violents orages. Il ne s'en aperçoit que tard en cette journée décisive, vers 18h... Solidement barricadé dans la ville de Wavre, Thielmann réussit parfaitement sa mission tenir Grouchy éloigné du champ de bataille de Waterloo. Grouchy a bien reçu un nouvel ordre dans la journée du 18, toutefois, l'ordre qui lui est transmis est peu clair il ordonne à la fois de continuer le combat à Wavre et de poursuivre les Prussiens vers Waterloo..., écrit au crayon, en partie illisible, personne n'arrive à lire si à Waterloo la bataille est engagée » ou gagnée »... L'ordre envoyé à 1h aurait mis 3h à arriver à Grouchy, certains pensent que le Maréchal n'aurait de toute façon pas eu le temps avant la fin de la bataille de parcourir la quinzaine de kilomètres qui le séparait de Napoléon. Une fois la défaite de Waterloo consommée, Grouchy reçoit l'ordre de se replier vers la France en passant par Namur. Il est tout à l'honneur de ce Maréchal d'avoir réussi à ramener son corps intact jusqu'en territoire français. La défaite militaire entraine la défaite politique Napoléon espère réunir des hommes en une dizaine de jours pour organiser la défense. Si les corps de Grouchy, de Rapp et l'armée de la Loire rallient rapidement Napoléon, il espère réunir à hommes. De quoi retenir un peu les coalisés le temps d'organiser une grande levée pour au total avoir hommes sous les drapeaux ! Toutefois, dans son empire constitutionnel, il a besoin du vote des députés pour lever de nouvelles contributions en hommes et en argent. Il ne sait pas qu'ayant appris la défaite dès le 19 juin, Fouché s'applique déjà à convaincre les députés que Napoléon doit abandonner le pouvoir... Alors que Grouchy combat encore à Wavre, Napoléon réorganise autant que faire se peut son armée autour de Philippeville et confie le commandement à Soult avant d'aller préparer la défense de Paris, car c'est seulement en étant sur place qu'il pourra imposer ses vues aux députés. Outre les opérations en Belgique les troupes impériales sont victorieuses contre les rebelles vendéens et à l'Est le Maréchal Suchet a repoussé les Piémontais et marche sur Genève. Tout ne semble pas perdu. Mais Napoléon, malgré l'habileté politique de son frère Lucien, ne parvient pas à garder la confiance des Chambres. Il tente en vain d'obtenir la dictature pour gérer cette fin de campagne . Dissoudre les Chambres, c'est bien la seule solution selon Lucien, mais Napoléon s'y refuse, la Chambre a elle-même déclaré que toute tentative de la dissoudre serait un crime de haute trahison. Carnot presse l'Empereur de déclarer la Patrie en danger, de faire appel aux Gardes Nationaux, de recouvrer l'élan de 1792 et 1793, de se retrancher derrière la Loire pour regrouper les forces avant de contre-attaquer. Caulaincourt à l'inverse explique que si Paris tombe tout est perdu. Il y a encore un fervent élan patriotique, un farouche esprit de résistance dans les départements du Nord et de l'Est où des collégiens de seize ans forment des compagnies d'artillerie, où se sont formées des unités de francs-tireurs comme les corps francs du colonel Viriot qui arborent le drapeau noir à tête de mort portant l'inscription La Terreur nous devance. La mort nous suit ». Même dans les régions traditionnellement plus réfractaires comme le Puy-de-Dôme on remarque des élans de soutien patriotique les acquéreurs de biens nationaux fournissent des chevaux harnachés. La France semble pouvoir se lever d'un bloc, devenir un guêpier pour l'armée coalisée comme l'avait été l'Espagne pour la Grande Armée. Toutefois, le soulèvement général est une arme à double tranchant, les associations fédérales qui se forment, dans l'esprit de l'An II, regroupent des Bonapartistes mais aussi des Patriotes de 1789 » et des Terroristes de 1793 » tous unis pour faire barrage au retour des Bourbons mais pas tous forcément fidèles à la monarchie impériale. Les cris de Vive la République ! » croisent ceux de Vive l'Empereur ! », on va par endroits jusqu'à s'en prendre aux ci-devant, on veut même parfois replanter des arbres de la liberté... C'est le retour de vieux réflexes révolutionnaires paradoxalement peu compatibles avec l'Empire. D'ailleurs, ce remue-ménage cache la situation réelle du pays, l'extrême attentisme de la majorité des Français lassés des guerres de la Révolution et de l'Empire, la volonté d'un retour rapide à la paix. De nombreuses régions rechignent à mobiliser des gardes mobiles l'Ariège, la Haute-Loire, l'Oise... La vérité est que la France de 1815 n'est pas celle de 1792, échaudés par 1814 les paysans fuient devant l'avance coalisée, les villes n'opposent pas de farouche résistance. Pire, une partie de la population est ouvertement royaliste, et pas qu'en Vendée. En secret, des royalistes préparent déjà le tyrannicide, en province des nobles vont jusqu'à soudoyer les soldats mobilisés, certains commerçants espèrent un retour du Roi pour rétablir un commerce fructueux avec l'Angleterre. Face à ce manque de soutien populaire Napoléon n'a pas les moyens d'imposer les levées par la force l'épuration politique des Cent-Jours a porté dans les départements des Préfets inexpérimentés ou du moins qui n'ont pas encore eu le temps de connaitre leur département, dans les communes beaucoup de maires royalistes sont restés en place. Napoléon est dans l'impasse politique, Fouché prépare déjà l'après-Empire. Plus hostile que jamais, la Chambre des représentants finit par s'octroyer illégalement les pouvoirs régaliens poussant l'Empereur à l'abdication ou au coup d'État. Face au danger de la guerre civile, et malgré le soutien d'une partie de la population parisienne venue manifester son soutien aux abords de l'Élysée, Napoléon ne voulant pas être le roi d'une jacquerie » se résigne à abdiquer le 22 juin 1815, il se retire à La Malmaison après avoir dicté une déclaration au peuple français. Un gouvernement provisoire prend alors les rennes de la France avec à sa tête Carnot, Grenier, Caulaincourt, Quinette et pour les présider Fouché ! Napoléon II est bien proclamé, mais Fouché négocie avec les Anglais la capitulation de Paris et le retour des Bourbons. Les derniers combats La marche des coalisés sur Paris est parsemée de combats, parfois favorables aux Français, mais souvent tombés dans l'oubli, car peu important stratégiquement et restant dans l'ombre de l'hécatombe de Waterloo. Le 20 juin, Grouchy bat les Prussiens qui le talonnaient d'un peu trop près. Le 26 les coalisés s'emparent de la forteresse de Quesnoy défendue par les Gardes Nationaux. Le 27 à Compiègne, d'Erlon bat les Prussiens de Ziethen tandis qu'à l'inverse Bülow s'impose à Senlis et à Creil. Le 28 les coalisés s'imposent sur tous les fronts et ne sont plus qu'à une cinquantaine de kilomètres de la capitale française que Blücher décide d'attaquer par le Nord le 30 juin. Blücher est repoussé par les défenseurs de Paris, il se redéploie à l'Ouest et au Sud de la capitale. Dans Paris, Davout ne manque pas de vivres et de munitions, il sait qu'il peut tenir tête à Blücher mais est aussi tout à fait conscient qu'à moyen terme la Restauration de Louis XVIII s'impose. Pour calmer les ardeurs des Prussiens il envoie toutefois contre eux le 2e corps de cavalerie d'Exelmans. Seize escadrons de Dragons, six escadrons de Hussards, huit escadrons de Chasseurs à Cheval et quatre bataillons du 44e régiment d'infanterie de Ligne font une sortie. Bénéficiant d'une forte supériorité numérique sept contre un, environ contre 750, Exelmans fond par surprise sur la brigade du colonel Sohr vers Vélizy et l'oblige à se replier sur Rocquencourt où il l'écrase. Le colonel Sohr est tué durant la bataille, 300 de ses hommes sont fait prisonniers. La défaite de l'avant-garde prussienne à Rocquencourt est considérée comme la dernière bataille de la campagne dite de Belgique, un dernier baroud d'honneur qui n'empêche pas la signature d'un armistice trois jours plus tard. Les combats en France ne s'arrêtent pas pour autant, il faut attendre le 15 novembre 1815 pour que le général Daumesnil accepte de rendre le château de Vincennes. Napoléon quant à lui, après avoir en vain proposé de prendre comme simple général la tête de l'armée de la Commision de gouvernement, se rend à Rochefort. Il espère un temps pouvoir s'exiler en Amérique, mais le 3 juillet il apprend que les sauf-conduits lui sont refusés et que la flotte britannique bloque la côte. Conscient que Fouché risque de la livrer aux royalistes, Napoléon se remet entre les mains des Anglais qu'il espère plus cléments. Le 8 juillet Louis XVIII fait son entrée à Paris, Napoléon attend alors sur l'île d'Aix. Le 14 juillet il monte à bord du Bellérophon qui fait voile vers Plymouth puis vers la dernière demeure de l'Empereur déchu l'île de Sainte-Hélène. Waterloo entre dans la légende Waterloo devint très rapidement un symbole, commémoré par les acteurs mêmes de la bataille. Ainsi, Wellington organisa toute sa vie un banquet le 18 juin pour porter un toast à la victoire. Le dernier eut lieu en 1857. De nombreux bâtiments publics comme des casernes ou la fameuse gare londonienne portèrent également le nom de Waterloo. Côté français l'ultime bataille fait couler autant d'encre qu'elle fit couler de sang. Ce sont d'abord les acteurs de la bataille comme Marbot qui couchent sur le papier leurs mémoires de campagne. Mais c'est aussi Napoléon lui-même qui livre son récit de son projet politique avorté dans les plaines belges à travers le Mémorial de Sainte-Hélène publié en 1823. L'ouvrage devient le livre de chevet d'une génération de jeunes romantiques désabusés par la platitude d'une époque qui parait bien fade comparée à la grande épopée impériale digne des plus grandes tragédies antiques. Ceux qui n'ont pas eu l'occasion de participer à la geste napoléonienne la chantent en vers en prose, incités bientôt par une Monarchie de Juillet qui cherche à capter à son profit la commémoration de la gloire impériale et organise le retour des Cendres de l'Empereur en 1840. Romantiques et réalistes ne cessent les références à la bataille de Waterloo, sorte de Thermopyles à la française pleine de fureur, de panache et de frustration. En 1839, on retrouve dans La Chartreuse de Parme de Stendhal le jeune Fabrice del Dongo, guidé par une vivandière, assiste à la bataille de Waterloo et voit passer l'escorte de l'Empereur. François-René de Chateaubriand rendant son âme à Dieu en 1848, ses Mémoires d'outre-tombe commencent à être publiés dès l'année suivante. Bien qu'ardent royaliste, le tourmenté Chateaubriand demeure un fervent admirateur de Napoléon et a raconté la façon dont il vécu la bataille de Waterloo, lui qui avait accompagné Louis XVIII dans sa fuite. Victor Hugo, la grande figure littéraire qui succède à Chateaubriand, reprend vivement le flambeau de la mémoire napoléonienne. En 1853, exilé après le coup d'État de Napoléon III il écrit certainement dans Les Châtiments les plus belles lignes, et en tout cas les plus célèbres sur la funeste bataille Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! Morne plaine !Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,La pâle mort mêlait les sombres côté c'est l'Europe, de l'autre la sanglant ! des héros Dieu trompait l'espérance ;Tu désertais, victoire, et le sort était Waterloo ! je pleure et je m'arrête, hélas ! Waterloo plane sur l'œuvre comme un fantôme du passé, notamment sur le sombre couple des Thénardier, tenant la fameuse auberge Au sergent de Waterloo » ! Hugo, qui avait fait la démarche d'aller visiter les lieux, parlera encore de la bataille où l'on vit choir l'aigle indompté » dans La Légende des siècles où il inclut le poème Le Retour de l'Empereur ». Ces notes et impressions lors de sa visite du champ de bataille en 1861 sont même reportées dans ses Choses vues. En 1865, en plein Second Empire, Erckmann et Chatrian publient leur roman historique à succès Waterloo, qui fait suite à l'Histoire d'un conscrit de 1813. Suivant les pas des troupiers, ils donnent à ce roman une touche à la fois épique et authentique selon un style que l'on qualifie parfois de réalisme rustique maintenant en scène des personnages simples et familiers devenus malgré eux héros de l'épopée. Balzac envisageât d'écrire une histoire des batailles napoléoniennes, et plus généralement le mythe tragique de Waterloo bénéfice de l'apothéose poétique dont bénéficie Napoléon sous la plume de grands auteurs aux opinions politiques diverses Nerval, Pouchkine, Lamartine... Ou encore le célèbre chansonnier Béranger qui influence beaucoup la culture populaire ! La culture populaire se forge aussi à grands coups de gravures et d'images d'Épinal qui se diffusent très largement partout en France. La vision qui en est donnée de la bataille de Waterloo est souvent assez binaire avec deux thèmes principaux Napoléon vaincu cherchant la mort, mais retenu par ses généraux, et le dernier carré de la Garde Impériale tenant héroïquement tête aux Anglais avec souvent en bonne posture le Général Cambronne répondant à la demande de reddition La Garde meurt, mais ne se rend pas ! » puis, devant l'insistance des Britanniques Merde ! ». Dans les faits, le Général Cambronne refuse toujours de reconnaitre qu'il avait prononcé cette phrase. Il faut dire qu'elle aurait pu paraitre décalée puisque Cambronne n'est pas mort à Waterloo et fut capturé grièvement blessé toutefois. Et puis il faut dire que le mot de Cambronne n'aurait pas forcément plu à celle qu'il épousa en 1819 Marie Osburn, une prude veuve écossaise... Finalement, la légende du mot de Cambronne serait peut-être une invention de journaliste reprise et popularisée par Hugo dans Les Misérables Dire ce mot, et mourir ensuite. Quoi de plus grand ! car c'est mourir que de le vouloir, et ce n'est pas la faute de cet homme, si, mitraillé, il a survécu. » Bibliographie - Waterloo de Alessandro Barbero. Champs histoire, 2008. - Waterloo 1815, de Thierry Lentz. - La Bataille de Waterloo de Jean-Claude Damamme. Tempus, 2003. - Dictionnaire des batailles de Napoléon 1796-1815 de Alain Pigeard. Tallandier, 2004. Plusieurs Québécois sont surpris d’apprendre que la populaire expression Frapper son Waterloo est inconnue de nombreux Français. En fait, cette expression est la traduction de l’expression anglaise He met his Waterloo».L’expression très imagée Frapper son Waterloo signifie connaître un échec, rencontrer un obstacle infranchissable. Son emploi est très fréquent au a frappé son Waterloo !— Mitt Romney a frappé son Waterloo lors de la dernière campagne présidentielle américaine de 2012.— Le Brésil a frappé son Waterloo à la dernière coupe du monde de football.— En 2008, le capitalisme financier a frappé son disons aussi pogner son Waterloo ». Dans ce contexte, le verbe passe-partout pogner signifie un murTirée de l’anglais hit a wall», l’expression frapper un mur est synonyme de frapper son Waterloo». Elle signifie être arrêté dans ses projets, se buter à un obstacle, essuyer un refus catégorique.— J’ai frappé un mur avec mon dernier film. Je crois que ma carrière est terminée.— J’ai déménagé à New York en 2008 dans le but de faire carrière dans la finance. J’ai frappé tout un mur avec la crise des surprimes.— Dès que j’ai ouvert la bouche pour demander une augmentation, je savais que j’avais frappé un un nœudEn plus de frapper un mur, on peut aussi frapper un nœud. Cette expression tirerait son origine de l’univers des bucherons et des artisans du bois. En effet, ces derniers éprouvent beaucoup de difficultés lorsqu’ils tombent sur des nœuds dans le bois.Frapper ou tomber sur un nœud» est équivalent à frapper ou tomber sur un os».— Le Président Obama a frappé un nœud avec son projet d’assurance maladie.— L’industrie pétrolière vient de frapper un nœud avec la chute des prix du pétrole.— Durant l’entrevue d’embauche, j’ai frappé un nœud quand j’ai tenté de leur faire croire que j’avais beaucoup d’ découvrir d’autres expressions québécoises, n’hésitez pas à visiter le lexique de la langue à l’infolettre Inscrivez-vous à notre infolettre newsletter pour recevoir, une fois par semaine, les nouveaux articles publiés sur Traduction du français au français. Je m’inscrisNous utilisons votre adresse courriel uniquement pour vous envoyer l’infolettre. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment. La politique de la France ne se fait pas à la corbeille » il y a 45 ans, le général de Gaulle pouvait se moquer ouvertement de la Bourse sans que l’économie s’effondre. S’il était encore en poste aujourd’hui, pourrait-il encore prononcer cette phrase ? Ou devrait-il, selon l’expression désormais consacrée, tout faire pour rassurer les marchés » ? C’est le 28 octobre 1966, lors d’une conférence de presse à l’Elysée, que le général de Gaulle prononce sa fameuse petite phrase. Un journaliste lui demande, avec toute la déférence d’usage à l’époque, son analyse pourquoi la Bourse va-t-elle mal... alors que l’économie va bien ? La suite après la publicité La réponse peut surprendre aujourd’hui. La Bourse, ça va, ça vient, mais ça n’a aucune influence sur l’action du gouvernement, explique De Gaulle, applaudi par les journalistes. Voir l’extrait - la vidéo de la conférence de presse est disponible en intégralité sur le site de l’Ina. C’était une autre époque. Une époque où la Bourse n’était pas encore dématérialisée, et où les agents de change négociaient les actions autour de la corbeille » du palais Brongniart. Une époque où on ne parlait pas encore de CAC 40 l’indice parisien a vu le jour en 1988 ou d’agences de notation. Une époque d’économie planifiée par l’Etat et, surtout, d’expansion économique nous étions en pleines Trente Glorieuses. De Gaulle n’était pourtant pas anticapitaliste. Lors de la même conférence de presse, il souligne le rôle important des investisseurs dans l’ suite après la publicité Pas pour leur donner des gages, mais pour les remercier d’apporter aux entreprises les capitaux nécessaires à leur développement. Et pour expliquer que les travailleurs » doivent, désormais, avoir droit à une part capitalisée des plus-values du capital ». Cette défense de l’intéressement est aussi un thème cher à Nicolas Sarkozy, de ses discours sur un partage des profits en trois tiers » à son projet prime contre dividendes ». Comment Sarkozy a réinterprété la formule de De Gaulle Nicolas Sarkozy, justement, oserait-il lui aussi dire que la politique de la France ne se fait pas à la corbeille » ? En 2010, il avait repris à son compte la formule gaullienne. En lui donnant une interprétation plus adaptée à l’époque, et peu susceptible d’inquiéter les marchés financiers. Lors de l’anniversaire de la mort de De Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises, en novembre 2010, Nicolas Sarkozy expliquait dans son discours Il avait toujours su qu’à craindre de se projeter en avant pour choisir son destin, on finit toujours par se le faire imposer par d’autres. Et quand il avait dit que la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille de la Bourse, c’est parce qu’il n’avait jamais attendu que la Bourse décide à sa place des mesures nécessaires à la bonne gestion de l’économie. »De Gaulle lui-même pourrait-il encore prononcer sa fameuse formule ? Aujourd’hui, chaque mot compte. Chaque geste aussi la semaine dernière, la simple convocation d’une réunion à l’Elysée a suffi à alimenter la rumeur d’une faillite de la Société générale. Selon l’expression désormais consacrée par les médias, les hommes politiques doivent avant tout rassurer les marchés ».La suite après la publicité Pas sûr, donc, que l’un d’eux reprenne la formule de De Gaulle dans son sens initial, plein de moquerie et d’indifférence aux marchés ». Ou qu’il ose même reprendre les termes de Nicolas Sarkozy, qui avait pris des accents gaulliens dans son grand discours de Toulon sur la crise financière, en septembre 2008 L’idée de la toute-puissance du marché est une idée folle. »

il aurait prononcé son fameux mot à waterloo